mercredi 20 juillet 2011

Les oreillettes

« Aujourd'hui, les coureurs pédalent sur ordre. Même pour pisser, ils ont besoin qu'on les prévienne par l'oreillette! Quand j'étais gamin, mon premier entraîneur, Robert Leroux, m'avait lancé cette phrase étonnante : « chaque course doit être le chef d'oeuvre de soi-même...» J'en ai déduit que la seule tactique qui vaille, c'est de courir à l'instinct. [...] [En 2010] Andy Schleck aurait pu bâtir son chef d'oeuvre et gagner le Tour lors de la montée vers Morzine-Avoriaz. Ce jour-là, il était en état de grâce et Contador collait à la route. Au lieu de ça, il a attendu la flamme rouge pour planter son démarrage. A la descente du podium, j'ai pris Andy à part et je lui ai demandé pourquoi il n'avait pas attaqué plus tôt. « Ce n'était pas prévu... », il m'a répondu, ce grand escogriffe. J'ai cru que j'allais m'évanouir... »

Bernard Hinault. L'Express, 20 juillet 2011

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