samedi 17 janvier 2009

La Colombe

« Colombes, pour moi, reste un stade mythique, monumental et familial. On descendait du car, on passait entre les supporters qui nous tapaient sur l’épaule. Pareil quand on sortait s’échauffer. Après, on prenait une chope de bière avec eux. Quand on a joué notre dernier match à Colombes, en 1972, contre l’Angleterre (37-12), j’ai dit : « On ne peut quitter un stade comme ça que sur un match extraordinaire. » On a marqué six essais. Longtemps après, j’y suis retourné. La tribune avait été démolie, j’avais les larmes aux yeux… Le parc des Princes était chaleureux. On était passé de la 2 CV à la Rolls mais certaines gens préfèrent les 2 CV. C’était mon cas. »

Walter Spanghero. L’équipe, 6 octobre 2007

mardi 13 janvier 2009

Le comédien

« Mon premier monologue m’a laissé le souvenir de dix minutes de marathon. J’avais eu l’impression de tout dire. Je me suis aperçu que je n’avais rien fait car les joueurs n’avaient pas écouté ou, plutôt, pas entendu. Je sais aujourd’hui qu’il vaut mieux ne pas tout dire, prendre son temps. On peut encore parler dans le car, dans les vestiaires. Mieux vaut laisser des blancs, comme au théâtre, pour permettre la réplique. Le plus dur, c’est le monologue. Les entraineurs ne font que cela. Je recherche le dialogue. Au théâtre, la fin d’une phrase appelle une réplique. J’essaie de terminer des phrases . »
Libération, 25 janvier 1993

« J’ai des dérivatifs comme le théâtre. Mais franchement, ma vie, c’est le football. »
L’équipe, 27 mai 1993

« Chacun joue un rôle dans la vie et dans son métier. On se crée tous un personnage et on l’entretient, y compris les entraîneurs de football. Guy Roux, c’est le paysan naïf avec des oursins dans les poches, Arsène Wenger, c’est l’intello sérieux. Luis Fernandez, c’est l’exubérant… Moi je suis l’original touche-à-tout. J’ai pratiqué l’astrologie. »
Libération, 8 mars 1994