mercredi 28 juillet 2010

Le foot, un sport collectif

« On sait tous que, quand des équipes viennent la veille d'un match à Paris, tous les joueurs se barrent la nuit pour faire les cons. Moi, la veille d'une finale de coupe de France contre Monaco [en 1991], j'ai dit aux joueurs : "Vous bougez pas, j'amène le matos à l'hôtel". Je suis allé mettre du Tranxène dans la purée de Raymond Goethals. A 9 heures, il était couché. J'ai fait monter une gonzesse par chambre. Seuls deux ou trois joueurs n'ont pas voulu. Une heure après, je suis monté, et ils étaient tous dans la même chambre, ça s'est fini en partouze géante !(...) Le lendemain, on en a mis quatre à Monaco. »

Bernard Tapie. 93, Faubourg Saint-Honoré, 2004


« Le développement sexuel n'est pas facile dans un lieu collectif. Il est même mis en commun. Dès l'âge de 13 ans, les joueurs partagent vestiaires et douches. Aujourd'hui, on constate le développement des partouzes entre joueurs. »

Patrick Vassort, sociologue. Les Inrockuptibles, 27 juillet 2010

samedi 10 juillet 2010

Cyber-footballeurs

« Les joueurs sont entrés dans l'ère de la communication lointaine via le Net ou le téléphone, mais ils ne se parlent plus. Je vois des joueurs chez moi, qui, à peine rentrés au vestiaire, vont consulter leurs SMS et n'évoquent même pas le match. »

Arsène Wenger. L'équipe magazine, 10 juillet 2010

vendredi 9 juillet 2010

Bernie le dingue

« A l’entrainement parfois, je suis dur et con. (…) Je sais que je blesse beaucoup. Des fois, je rentre chez moi et je regrette. (…) Je ne suis pas mesuré. Je m’emporte. »
Bernard Laporte. L’équipe magazine, 29 janvier 2000
 

« J’en vois qui font des raisonnements, comme on dit dans notre jargon, Pierre Villepreux par exemple. Mais moi, un jour, je vais expliquer ce que les joueurs m’ont dit de Pierre Villepreux. Il ne faut pas qu’il oublie que lui, contre les équipes de l’hémisphère Sud, il a joué neuf fois, et il n’a gagné qu’une fois. Fabien Galthié m’a dit que c’était la plus grosse pipe qu’il avait eu comme entraîneur. (…) Il faut remettre les choses à leur place pour tous les donneurs de leçons qui n’ont jamais rien gagné, et lui le premier. »
Bernard Laporte. Sud-Radio, 18 février 2005


« Il faudrait faire revenir les bénévoles du rugby. Tous ces bourgeois de merde [le public], je te les foutrais sur le terrain. »
 Bernard Laporte, peu satisfait du comportement du public à l'issue d'un match du quinze de France. Février 2006

« C’est vrai, je disjoncte. Mais je ne veux pas d’une fonction dans laquelle on m’oblige à être lisse. Si mon rôle d’entraîneur, c’est de porter la cravate et de balancer des banalités, ça ne m’intéresse pas. Je ne suis pas là pour m’occuper de mon personnage. Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis. Parfois à chaud, avec beaucoup d’énervement, mais on ne se refait pas… »
Bernard Laporte. L’équipe magazine, 4 mars 2006

jeudi 8 juillet 2010

Coach Raymond

« S'il y a eu fiasco, il y a des raisons. Et pour moi il ne faut pas se voiler la face: elles viennent de l'entraîneur... On a atteint un ras-le-bol. Il y avait des années de frustration. Le vrai problème, c'est le sélectionneur. C'est un constat. Je n'ai pas été bon, on n'a pas été bons. Mais le coach n'a pas été bon non plus... Domenech nous a martelé "Mettez votre ego de côté". Mais je pense que lui a oublié de le faire... Domenech n'était pas ouvert. Beaucoup de joueurs ne pouvaient pas parler avec lui. C'était mon cas. Il dit qu'il nous écoute, qu'il y a un dialogue, mais à la fin il prend toujours sa décision seul. »
William Gallas. Les Inrockuptibles, 8 juillet 2010

Raymond la com'

« La provoc pour la provoc, ça ne sert à rien. C’est ma directrice de communication, Estelle, qui m’a aidé à progresser dans ce sens. J’en ai terminé avec les trucs d’ado attardé et le manque de respect. Aujourd’hui, j’estime qu’on peut faire passer des idées en échangeant avec les autres. »
Paris Match, 5 août 2004
« (…) A titre personnel, j’ai failli dans ma communication. Ma manière de fonctionner, mon air ironique donnent le sentiment que je me moque des gens : c’est faux. C’est une forme de paravent pour protéger les joueurs. Je reconnais des interventions qui n’étaient pas opportunes ou utiles. »

Raymond Domenech. Procès-verbal intérieur du conseil fédéral du 3 juillet 2008 dans lequel le sélectionneur de l'équipe de France reconnaît son échec lors de l'Euro 2008.

« Le vrai problème de Domenech, c’est sa façon de communiquer. […] Son travail de fond est-il mauvais ? Je ne pense pas. Tant dans l’approche que dans l’analyse des matches. L’image que les gens ont de lui ne colle pas toujours à la réalité. »
Lilian Thuram. L’équipe Magazine, 6 décembre 2008

« Je suis content d'une seule chose. Je peux vous le dire, je suis vraiment heureux d'un truc : c'est que les lois d'exception et de la guillotine n'existent plus. Sinon, j'en vois quelques-uns, ici, qui se feraient un malin plaisir de m'envoyer sur l'échaffaud. Mais bon, je n'ai tué personne. Peut-être que j'aurais été mieux servi, si j'avais tué quelqu'un... »
Raymond Domenech. Conférence de presse d'avant France-Serbie, 9 septembre 2008

« [Raymond Domenech] a parfois un sens de l’humour que je regarde avec intérêt, pour parler de manière diplomatique. Mais ce n’est pas très grave. »
Roselyne Bachelot. JDD, 13 juin 2010

mardi 6 juillet 2010

Le sexe n'agit pas sur la performance sportive

« Une étude suisse qui remonte à l'an 2000 a montré qu'un rapport sexuel n'avait aucun impact sur la performance du sportif mâle, que ce soit deux heures ou dix heures après l'acte. »

Jean-François Toussaint, directeur de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport. Le Figaro, 6 juillet 2010

samedi 3 juillet 2010

L'arbitrage au foot et l'aléa du sport


« Pourquoi les erreurs d'arbitrage sont-elles de moins en moins supportables au point qu'à chaque fois l'indignation gagne en intensité et présente le recours à la vidéo comme une urgence quasi morale? Alors qu'il est probable qu'il y a moins d'erreurs qu'auparavant - l'arbitrage s'est considérablement professionnalisé -, nous n'acceptons plus l'idée qu'il puisse s'en produire. Ce ne sont ni le jeu ni les arbitres qui ont évolué, mais notre rapport au sport. En tant que jeu, le football fait place à l'aléa, à la contingence, à l'indétermination, donc à la faillibilité. Se prêter au jeu, c'est passer un contrat tacite : l'arbitre prend à sa charge le risque de l'erreur, donc de l'arbitraire et, partant, nous l'assumons tous avec lui, condition sans laquelle il n'est pas de jeu possible. Mais nous n'en sommes plus capables : contaminés par les discours des dirigeants professionnels, nous n'acceptons plus l'aléa du sport. »

Mathias Roux, philosophe. L'Humanité, 3 juillet 2010