lundi 14 décembre 2009

Les footballeurs, de mauvais musiciens

« Ce qui est impressionnant dans le football, c'est le nombre de fois où les joueurs ratent leur coup. Toutes ces passes non abouties, tous ces tirs mal cadrés, tous ces mouvements inutiles! (...) Comme si, à l'Opéra, on permettait aux grands chanteurs de faire des fausses notes. »

François Weyergans, écrivain. Trois jours chez ma mère, Grasset (2005)

vendredi 4 décembre 2009

Jeannie et les machos

« Une fille sur un vélo c’est moche. Si une de mes sœurs veut en faire, je la renie. Les cyclistes féminines sont moches et ringardes. Le niveau est affligeant. Si on sort Longo et Canins, il n’y a rien derrière. Alors qu’elles se dépêchent de laisser tomber, ça vaudra mieux. »
Marc Madiot, au micro de Jacques Chancel

Réponse de Jeannie :
« Madiot a tenu des propos à la limite de la goujaterie, de la grossièreté et de la vulgarité à notre sujet. J’ai un peu peur d’ailleurs que son opinion soit assez répandue dans le peloton masculin. »
Le matin de Paris, 27 juillet 1987

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« J’aime les femmes, mais je préfère les voir faire autre chose que du cyclisme. »
Laurent Fignon, sur le forum RMC l’équipe (vers 1983)

Réponse de Jeannie :
« Et toi, tu t’es vu sur un vélo ? Et d’abord tu ne m’as même pas dit bonjour en entrant »
Apostrophant Laurent Fignon critiquant le cyclisme féminin lors d'une émission de Jacques Chancel

mardi 24 novembre 2009

Les arènes modernes

« La véritable gangrène qui infecte la vie de nos sociétés a pour nom le football ; et le stade est intrinsèquement le lieu où mijotent les futures explosions de violence parce que les lourdes rancoeurs politiques et sociales amassées s’associent intimement au football, sont orientées par lui s’exprimant dans des chaudrons tout équipés à les recevoir, à les capter et à les amplifier jusqu’à les faire déborder dans la ville les transformant en colonnes guerrières. »

Marc Perelman, Universitaire. Libération, 23 novembre 2009

lundi 23 novembre 2009

Psychanalyse de l'exploit sportif chez la femme

"L'exploit a toujours une valeur initiatique. Vivre et ressentir des sensations que personne ne connaît permet de se distinguer des autres et de trouver sa propre identité. C'est la réalisation de ce fantasme-là: mesurer exactement qui l'on est. Aller là où personne ne nous attend donne également le sentiment d'exister vraiment. Courir "toujours plus loin" permet d'évacuer une angoisse de castration, d'une limitation imposée à notre propre puissance. Cette quête de sensations extrêmes provient souvent d'un manque corporel ou affectif - une naissance difficile, un accident, une rupture sentimentale ou parentale..."

Claire Carrier, psychiatre, psychanalyste et médecin du sport. Marie-Claire, 1er août 2005

vendredi 20 novembre 2009

La triste déchéance financière des footballeurs

« Les joueurs, ils font tout à l’envers. Ils s’achètent une Ferrari tout de suite alors que dans le meilleur des cas tu peux te l’offrir à cinquante ans. Et dans quelques années, ils rouleront peut-être en Clio. »

Louis Nicollin. Le Figaro, 4 décembre 2000

samedi 31 octobre 2009

Loulou et l'affaire "tarlouze"

« Nous, les anciens, on redonne un peu de vie à ce foot au moins. Je suis content si vous pensez qu’on va un peu plus se marrer en Ligue 1 avec moi. Mais il va falloir que je fasse attention. Si je traite quelqu’un d’ « enculé », je vais avoir toutes les ligues anti-homophobes qui vont me tomber dessus. Tout est pris au premier degré. Mais qu’est-ce qui se passe en France ? On peut plus rien dire sans se faire ramasser. »
Louis Nicollin. L’équipe magazine, 18 juillet 2009

Fait du jour : A l’issue du match Montpellier-Auxerre, Louis Nicollin traite Benoît Pedretti de « petite tarlouze », déclenchant ainsi une tempête médiatique.


Epilogue : Le Conseil National de l’Ethique suspend le président Montpelliérain de toute fonction officielle pour quatre mois, dont deux avec sursis.

« Tarlouze ? Je ne connaissais même pas ce mot avant de le prononcer. C’est parce que je l’avais entendu dix fois dans le vestiaire que je l’ai répété au micro. Je n’ai rien contre les homos. Plus il y en a, plus il y a de gonzesses pour nous. »
Louis Nicollin. France Football, 16 février 2010

Coup franc direct

« Avant c'était vachement plus chaleureux il y avait Sadoul à la Ligue et il y avait beaucoup moins d'hypocrisie, maintenant, dans le football, il y a un sacré paquet d'enculés.»
Louis Nicollin. L'équipe, 31 octobre 2009

dimanche 13 septembre 2009

Raymond le voyou

« Joueur, j’étais un fou furieux, vicieux. On me surnommait parfois Raymond le Voyou, mais à l’époque on appelait ça du tempérament, et il n’y avait personne pour me discipliner. Aujourd’hui, je ne terminerais pas un match. Ca ne veut pas dire que j’avais raison. Il faut s’imposer, mais dans l’esprit du jeu, c’est ça l’essentiel. »
Libération, 13 mars 1996

« C'est vrai, je ne suis pas un tendre. Mais des défenseurs gentils, je n'en connais pas beaucoup. certes, il m'est arrivé de commettre des fautes spectaculaires. j'ai parfois tiré le maillot de mon adversaire. J'ai même taclé d'une manière un peu virile. je n'ai jamais cassé de jambe. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde [...]Plus le public m'insulte, mieux cela vaut. Au fond, j'aime que l'on me traite d'assassin! Cela prouve au moins que les spectateurs pensent à moi. S'il y a une chose que que je n'aimerais pas, c'est de passer inaperçu. »
France-Soir, 3 avril 1979

vendredi 21 août 2009

Canto et ses inimitiés

« Je ne jouerai plus en équipe de France tant qu’Henri Michel sera à sa tête (…) Un jour, je serai tellement fort qu’il faudra choisir entre lui et moi (…) Je souhaite qu’on s’aperçoive rapidement qu’il est l’un des plus incompétents sélectionneurs mondiaux. (...) Je viens de lire ce que Mickey Rourke a déclaré à propos des Oscars d’Hollywood : « Celui qui s’occupe de ça est un sac à merde ». Je ne suis pas loin de penser qu’Henri Michel en est un lui aussi. » 
Eté 1988

« Tapie est un grand manipulateur. Il fait partie des personnes qui me font vraiment désespérer de tout rapport à un pays que j’aime : la France. Mais il n’y a pas que lui. Tous les politiciens, tous ces gens qui me font haïr un pays qui mériterait d’être adoré. »
Onze mondial, avril 1992

« Si ça ne tenait qu’à moi, je vous pisserais au cul à tous [les journalistes]. »
Conférence de presse avant le match Slovaquie-France, septembre 1994

« Dans le football, j’ai connu beaucoup de familles, mais infidèles. » 
L’équipe, novembre 94

« Je dis plutôt que c’est Domenech qui a fait perdre la Finale de la Coupe du Monde [2006]. Parce que, d’entrée de 2ème mi-temps, les Italiens ont catégoriquement refusé d’attaquer. Il aurait fallu faire entrer un attaquant. »
L’équipe magazine, 28 avril 2007

« Le hooligan qui m’a dit « fils de pute de Français »… je l’avais entendu 50 milliards d’autres fois. Ce jour-là, je n’ai pas réagi comme les autres fois. Pourquoi ? Moi-même, je n’ai jamais trouvé de réponse à ça. »
L’équipe magazine, 28 avril 2007

« Deschamps et Desailly, ce ne sont pas des hommes. Ce qu’il y a de plus grave, c’est qu’il y a des mecs qui ont gagné à côté d’eux et qui les méprisent autant que moi. »
L’équipe magazine, 28 avril 2007



« Je me souviens d’un match face à Liverpool où Eric et Neil Ruddock – un dur celui-là – s’étaient attrapés sur le terrain. Eric avait prévenu Neil qu’il l’attendrait pour une explication entre hommes « dans le tunnel, à la fin du match ». Une fois la rencontre achevée, Ruddock a dû faire au moins trois tours d’honneur et passer 10 minutes à saluer les fans des Reds… Mais Eric l’attendait. Ruddock le savait. Et moi, en bas, j’essayais de pousser Eric dans le vestiaire. Bordel ! C’était un dur ! »
Alex Ferguson, entraîneur de Manchester United. L’équipe magazine, 28 avril 2007

dimanche 26 juillet 2009

La Trinité selon Mark Cavendish

« Il y a trois raisons pour lesquelles on devient cycliste. Un, l'argent. Deux, la foi. Trois, la reconnaissance. Je veux la troisième. J'ai grandi en apprenant toutes les légendes, l'histoire du cyclisme. Et je veux en faire partie ».
Journal du Dimanche, 26 juillet 2009

Fait du jour : le coureur britannique remporte au sprint la 5ème étape du Tour de France entre Epernay et Montargis (sa onzième au cours de ses participations à l'épreuve).

samedi 30 mai 2009

Jeu, sexe et match

« Les gonzesses, c'était important. Ce sont même la clef de ma carrière. Il suffit de suivre tranquillement mon palmarès pour avoir de façon précise les courbes sentimentales de mon existence ».

Yannick Noah. T'as pas deux balles, Stock (1984)

lundi 27 avril 2009

Cantona, le poète

« Le ballon, c’est comme une femme, il aime les caresses. » 
Libération, mars 1992

« Je change de club comme on transporte un chevalet d’un pays à l’autre. » 
Globe Hebdo, mars 1993

« Je n’aime pas ceux qui reviennent sur leur création. Si l’on corrige trop, c’est que l’on craint la critique des autres. » 
Globe Hebdo, mars 1993
« Sur ma tombe, je ne veux aucune inscription. Une pierre vierge, parce que je voudrais laisser derrière moi un sentiment de grand mystère. » 
L’Express, août 1993

« Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est qu’elles pensent qu’on va leur jeter des sardines. » Conférence de presse après l'annonce de sa suspension de 8 mois pour agression sur supporter, janvier 1995

« La raison peut être très copine avec la déraison, si ce n’est avec la dérision. » 
Onze Mondial, décembre 1996

« Quand je peins, c’est un peu comme lorsque je marque un but. Je ne suis plus dans le réel. Je décolle. Une sensation si puissante qu’elle me dépasse. Je suis seul au monde. Je suis fou. Et j’aime. » 
L’Express, juin 1998

samedi 4 avril 2009

Psychologie du foot

"Sans être un Freudien obsédé, on peut voir chaque équipe comme un corps collectif qui, dès qu'il a la balle, devient phallique et va l'enfoncer dans le creux du corps adverse. Dans maintes langues, marquer un but c'est carrément tirer un coup, défoncer le trou de l'autre, percer sa défense... Et chacun dans la foule se transfère par image sur l'un des deux corps collectifs qui s'emmêlent et se pénètrent; ils portent avec eux des narcissismes publics, plutôt mâles, qui se font l'amour rageusement; le creux femelle étant le but; plutôt passif."

Daniel Sibony, psychanalyste. Libération, 25 juin 1998

mercredi 18 mars 2009

Les bons mots de Oualtère

« J’ai dû inventer quelques expressions, en populariser d’autres. « Viril mais correct », je crois vraiment que c’est moi. « T’as compris le coup ? », c’est moi. « Mon frère Claude », c’est moi aussi. Pour la formule la plus célèbre, je vais rétablir la vérité. On me l’a attribuée parce qu’au cours d’un dîner avec Denis Lalanne et Jean Castel, je l’ai racontée. Je jouais un match corpo entre la Roque-d’Olmes et Castelnaudary. Un pilier monte un coup de poing, il explose le nez de l’autre. Au repas d’après-match, les deux types sont devant moi. Ils discutent. Et l’agressé dit : « Putain, si j’avais pas eu de nez, qu’est-ce que j’aurais pris dans la gueule ! »

« En 1973, au Parc, on rencontre la grande équipe galloise. On craint énormément l’ouvreur Phil Bennett. Je préviens Jean-Claude Skrela : « Au début, laisse-lui l’extérieur, qu’il fasse le beau. » Au bout d’un quart d’heure, je lui dis : « Stop, monte à l’extérieur ». Quand Bennett a pris l’intérieur, tout le paquet d’avants l’attendait, les bras ouverts. On l’a bien lavé à la machine. Il est sorti tout éssoré. »

« J’ai mal à un œil, il est temps que je lève le pied. On n’a jamais vu un coffre fort sur un corbillard. »

Walter Spanghero, ancien rugbyman. L’équipe, 6 octobre 2007

jeudi 12 mars 2009

Quand la petite reine s'encanaille

« Comme les coureurs aiment séduire, il n'est pas surprenant de retrouver, le soir, les filles dans leur chambre d'hôtel. Tout le monde se fait du bien...
Un coureur collectionne à peu près cinq à six filles par saison. Mais si les coureurs du peloton s'amusent - ceux, qui visent une place dans les quinze premiers du général, ne peuvent pas, eux, s'adonner à ces grivoiseries - directeurs sportifs, soigneurs et mécanos ne sont pas les derniers question cul. A chaque tour, à chaque course, c'est la même chanson... Il y a une telle concentration de "canons" qu'il est difficile de résister. je ne sais pas d'où elles viennent. Mais ces jeunes filles, surnommées "sac à dos", la "nantaise", la "Niçoise", ou la "cannoise", tournent sur toutes les courses. On les voit partout. »

Erwan Manthéour, ancien cycliste. France-Soir, 20 juillet 2000

jeudi 5 mars 2009

SDF du foot

« Je ne vis pas le football pour en faire un métier. Je préfère travailler, garder mon entreprise de ramassage. Là, je sais où j’habite. Au football, je ne sais jamais où j’habite. »

Louis Nicollin. Libération, 11 août 2001

dimanche 15 février 2009

Souffrir pour jouir

« L'épuisement du corps est une sublimation, un état de psychose, une mort symbolique. Le mental prend complètement possession du corps et la douleur n'est pas ressentie comme une limite. Ce n'est qu'au moment où l'on ne veut plus la supporter que l'on craque. Cela est proche de l'idéal du toxicomane. La recherche de l'extrême physique et psychologique permet de transgresser la conscience de sa réalité : on est dans l'effraction de sa normalité. »

Claire Carrier, psychiatre, psychanalyste et médecin du sport. Marie-Claire, 1er août 2005

samedi 17 janvier 2009

La Colombe

« Colombes, pour moi, reste un stade mythique, monumental et familial. On descendait du car, on passait entre les supporters qui nous tapaient sur l’épaule. Pareil quand on sortait s’échauffer. Après, on prenait une chope de bière avec eux. Quand on a joué notre dernier match à Colombes, en 1972, contre l’Angleterre (37-12), j’ai dit : « On ne peut quitter un stade comme ça que sur un match extraordinaire. » On a marqué six essais. Longtemps après, j’y suis retourné. La tribune avait été démolie, j’avais les larmes aux yeux… Le parc des Princes était chaleureux. On était passé de la 2 CV à la Rolls mais certaines gens préfèrent les 2 CV. C’était mon cas. »

Walter Spanghero. L’équipe, 6 octobre 2007

mardi 13 janvier 2009

Le comédien

« Mon premier monologue m’a laissé le souvenir de dix minutes de marathon. J’avais eu l’impression de tout dire. Je me suis aperçu que je n’avais rien fait car les joueurs n’avaient pas écouté ou, plutôt, pas entendu. Je sais aujourd’hui qu’il vaut mieux ne pas tout dire, prendre son temps. On peut encore parler dans le car, dans les vestiaires. Mieux vaut laisser des blancs, comme au théâtre, pour permettre la réplique. Le plus dur, c’est le monologue. Les entraineurs ne font que cela. Je recherche le dialogue. Au théâtre, la fin d’une phrase appelle une réplique. J’essaie de terminer des phrases . »
Libération, 25 janvier 1993

« J’ai des dérivatifs comme le théâtre. Mais franchement, ma vie, c’est le football. »
L’équipe, 27 mai 1993

« Chacun joue un rôle dans la vie et dans son métier. On se crée tous un personnage et on l’entretient, y compris les entraîneurs de football. Guy Roux, c’est le paysan naïf avec des oursins dans les poches, Arsène Wenger, c’est l’intello sérieux. Luis Fernandez, c’est l’exubérant… Moi je suis l’original touche-à-tout. J’ai pratiqué l’astrologie. »
Libération, 8 mars 1994